Ah j'attendais de le voir... Alors, vendredi à 19h, j'arrive au Point virgule, enfin ! Et le délire fut à la hauteur du pied que j'attendais.
Ahh... Bostelli. What else ? Ou Docteur Jekkyl et Mister Hyde ! Autant en psychiatrie, l'électrochoc a-t-il disparu, autant au Point virgule non ! De nos jours, les dingues fréquentent les cafés-théâtres comme les asiles. Bosteli est un logiciel à part. Heureusement ! Il n'est pas recommandable, pas fréquentable, pas maîtrisable. Mais il joue la carte de l'adorable à fond. Et les décharges d'adrénaline qu'il connaît pendant une heure sur scène, nous sollicitent non-stop les zygomatiques.
C'est un taré à l'état pur, qui cultive son cas en public, dans la mégalo et l'autodérision combinées. Outre des talents ambigus de guitariste qui exécute (façon de parler) un répertoire assez large avec deux cordes (ou ficelles selon l'artiste), il chanterait plutôt bien, s'il n'avait une fâcheuse tendance à éructer les refrains et hurler sans pouvoir se calmer, là où un subtil crescendo aurait suffi.A ce stade, son utilisation maniaque de l'anglais dans un accent qui fait le trait d'union entre les Pogues et Motorhead ne relève plus que du détail. Avec Bosteli, reste sur tes gardes. Ou tu tires la tronche (selon lui) et il t'épingle comme le dépressif de service, pour la soirée, ou tu te marres et il te gueule dessus aussi sec une fois sur deux, de la fermer. Ce qui, dans les deux cas, t'éclate.
De quoi nous parle-t-il au milieu de cette orgie ? Ses thèmes portent surtout autour des relations "hommes-femmes" et il alterne l'émotion tragique et la déconne pure dans la minute avec brio, ce qui fait chaud au cœur mais froid dans le dos. Brillant. Chapeau l'artiste.À bientôt j'espère.